Vivons-nous pour l’instant présent ou pour les souvenirs que nous allons chérir demain ?

Vivons-nous pour l’instant présent ou pour les souvenirs que nous allons chérir demain ?

Dans notre quotidien, nous vivons deux perspectives du moi : le moi expérientiel et le moi mémoriel. Le moi expérientiel est celui qui vit l’instant présent, qui ressent la joie, la douleur, le plaisir, ou l’ennui directement au fur et à mesure que les événements se déroulent. C’est l’aspect de nous qui savoure un bon repas ou qui grimace sous la douche froide. En revanche, le moi mémoriel raconte l’histoire de notre vie. Il sélectionne et interprète les événements passés pour construire notre narratif personnel. C’est le moi qui se rappelle de nos vacances comme étant fantastiques, malgré des moments de stress, ou qui se souvient de notre jeunesse avec nostalgie, en omettant les défis auxquels nous avons été confrontés.

Cette distinction est cruciale car elle influence notre perception du bonheur et notre prise de décision. Le moi expérientiel peut être parfaitement content dans l’instant, tandis que le moi mémoriel peut regarder en arrière et évaluer cette période comme insatisfaisante, ou vice-versa. Par exemple, une expérience difficile peut être vue positivement par le moi mémoriel si elle a mené à une croissance personnelle significative, même si le moi expérientiel a souffert à ce moment-là.

Comprendre la différence entre ces deux aspects peut nous aider à mieux équilibrer notre quête de bonheur. Cela nous invite à réfléchir non seulement à comment nous voulons vivre notre vie, mais aussi à comment nous voulons nous souvenir de celle-ci. Une vie enrichissante nécessite de nourrir à la fois notre moi expérientiel par des expériences positives au quotidien, et notre moi mémoriel par des récits qui donnent un sens à ces expériences.

Cette compréhension du moi expérientiel et du moi mémoriel revêt une importance particulière pour les décideurs confrontés au stress quotidien. Dans un monde où les décisions doivent souvent être prises sous pression, reconnaître l’impact de ces deux perspectives peut guider vers des choix plus équilibrés à long terme. Les responsables, en particulier, peuvent bénéficier d’un accompagnement pour mieux intégrer cette dualité dans leur processus décisionnel. Cela les aide à considérer non seulement les retombées immédiates de leurs actions mais aussi comment celles-ci seront perçues et évaluées rétrospectivement.

Pour les personnes stressées, cette prise de conscience est tout aussi cruciale. Le stress tend à nous enfermer dans l’instant, amplifiant les émotions négatives du moi expérientiel. Un accompagnement ciblé peut aider à développer des stratégies pour mieux gérer ces moments, tout en construisant un narratif positif pour le moi mémoriel. Ainsi, l’accompagnement à ce niveau n’est pas seulement un investissement dans le bien-être immédiat, mais également dans la construction d’une perception de soi plus épanouie sur le long terme.

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