C’est une méthode de prise de décision qui consiste à se projeter virtuellement dans le futur et imaginer que la décision prise ou le projet envisagé a échoué. Par la suite, l’entité responsable se penche sur les causes de l’échec et réfléchit à la meilleure façon d’y remédier.
Cette façon peut paraître simple et évidente, mais ce n’est pas le cas. Cette méthode permet de contourner le biais d’optimisme qui caractérise les décideurs, toujours enclins à sous-estimer les risques éventuels.
Prenons l’exemple d’un automobiliste qui veut se rendre de Casablanca à Marrakech et qui souhaite prendre la route à 9h du matin. Posez lui la question sur la durée voyage et il vous répondra automatiquement: 3 Heures. Demandez lui en revanche d’imaginer un scénario où il n’arriverait pas à destination et d’énumérer quelles pourraient être les causes éventuelles.Tout de suite, il enlèverait ses lunettes optimistes et répondrait:
– J’ai du m’arrêter à deux reprises, la première pour casser la croûte, la seconde pour faire le plein
– J’ai été arrêté par la gendarmerie pour excès de vitesse
– J’ai dû retourner à Casablanca car j’ai oublié un document important.
Il pourra continuer avec d’autres raisons du retard, et ainsi, il sera capable d’anticiper et d’agir en amont sur ces facteurs contraignants
Un simple voyage peut ne pas constituer un enjeu, mais un investissement coûteux, une politique publique, un placement financier, un choix de carrière, un marriage, avoir des enfants, sont des décisions lourdes de conséquences. Pour les choix difficiles, la méthode pre-mortem peut s’avérer un excellent outil de prise de décision.